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[Critique] “Mary, Queen of Scots” (2013) : Deux reines pour le prix d’une

Dernière mise à jour : janvier 10th, 2020 at 11:43 am

Adaptation par le réalisateur suisse Thomas Imbach (Well Done, Ghetto) de l’histoire tumultueuse de Marie Stuart qui a été tour à tour Reine d’Angleterre, de France et d’Écosse avant d’être décapitée par la Reine Elisabeth 1ère : Mary, Queen of Scots. Dans le rôle-titre, la comédienne franco-anglaise Camille Rutherford (Low Life) campe une Marie profondément humaine. L’avis et critique film de Bulles de Culture.

Synopsis :

Mary (Camille Rutherford), reine d’Écosse, grandit en France et est promise à la couronne de France. Mais la maladie emporte son mari et la jeune veuve rentre seule dans une Écosse dévastée par la guerre alors qu’Elizabeth, sa cousine, vient d’être sacrée reine d’Angleterre…

Mary, Queen of Scots : une femme passionnée mais isolée

Tourné majoritairement en Suisse, le film Mary, Queen of Scots prend le parti de d’être un film à costumes du point de vue psychologique. Ici, la perspective historique n’est pas mise en avant, le spectateur doit comprendre au fur et à mesure ce qu’il se passe ou se rappeler ses vieux cours d’Histoire. Le film reste volontairement à dimension humaine et prend le parti de resserrer le champ. Loin de la flamboyance que peut engendrer ce genre de films, le réalisateur Thomas Imbach privilégie les métaphores et les intrigues entre personnages avec des images (Rainer Klausmann est le chef opérateur) superbement composées.

Condamnée à une fin funeste, Marie s’est inventé son Elisabeth 1ère dans une correspondance fictive de lettres qu’elle n’enverra jamais. Ses longs monologues imaginées avec sa cousine traversent le film et décrit l’évolution de son intériorité. Obligée de lutter sans cesse dans un monde d’hommes, Marie sera décrite comme une femme profondément passionnée mais seule et de plus en plus isolée.

Une Camille Rutherford de grand talent

Des plans d’extérieur à la caméra épaule sur une lande écossaise rude amènent des moments de ponctuation dans le le long métrage Mary, Queen of Scots. Le montage multiplie les ellipses, les sous-entendus et certaines images sont vraiment très belles — comme ce plan sur le petit bateau d’un enfant pour signifier la fuite de Marie en France — ou très signifiantes malgré leur simplicité — le retour d’un cheval sans son cavalier pour signifier la mort d’un mari. Il y a aussi ses jolis moments où le confident de Marie, Rizzio (Mehdi Dehbi), met en scène des marionnettes représentant Marie et d’Elisabeth pour décrire l’évolution de leur relation.

Côté casting, Camille Rutherford est magnifique. Elle habite son personnage avec la passion qui caractérise tant ce personnage. À ses côtés, Mehdi Dehbi, Sean Biggerstaff (Bothwell) et Bruno Todeschini (De Croc) sont également parfaits. Mention spéciale au chanteur et musicien suisse Stephan Eicher dans le rôle de Henri II de France.

Si on peut reprocher à Mary, Queen of Scots ses quelques longueurs et ses quelques effets de style trop appuyé, il reste néanmoins malgré tout au final le plaisir de voir une actrice, Camille Rutherford, interpréter le rôle avec beaucoup de talent.

En savoir plus :

  • Date de sortie France : 12/11/2014
  • Distribution France : Aramis Films
Jean-Christophe Nurbel

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